Poème en forme de sonnet sur le thème de la haine et du pardon.
Avant-propos
Nous avons tous déjà été confronté à la haine dans notre vie, émanant de notre entourage, notre famille, nos amis, d’inconnus. Elle peut aussi émaner de nous-même, dirigée contre les autres ou contre soi, parfois. Haïr les autres ou se haïr donc, une perspective peu épanouissante. Cette haine peut blesser, cette haine peut briser, et au dépit de tout ce mal, elle existe pourtant. Il faut l’accepter, en avoir conscience et la dominer. C’est aussi ça la maturité, prendre conscience qu’elle n’aide et protège personne, qu’elle n’est pas souhaitable pour ainsi la maîtriser et la transformer, faire preuve de sagesse plutôt que de paresse avec soi-même, c’est ainsi dans ma philosophie.
Ce sonnet, adressé à ceux qui me haïssent et à moi-même, évoque la haine à travers la métaphore filée d’un spectre, d’un monstre incarnant cette haine. Cet être né d’erreurs et de faiblesses cognitives se débat dans ses échecs et ses actes malveillants, des pensées, des mots, des actions, en pensant agir pour une cause alors qu’il n’agit que pour lui, lui et lui seul. Le spectre hurle et hurle encore pour couvrir les dissonances en son âme, il aimerait me donner la mort mais seulement pour préserver le monde qui est le sien, son idéologie. Plutôt que d’apprendre à apprendre, apprendre à connaître ce qui lui est inconnu, il me laisse parler et pourtant je suis pour lui muet. Il se terre dans la peur et le rejet. Il se protège de la remise en question et échoue car ce pouvoir maléfique est inopérant face à la sincérité, la vérité, la vertu. Il échoue sans le savoir car depuis le début, je l’observe malgré les dégâts qu’il m’inflige en surface, je l’observe sans tomber dans son abîme et je lui pardonne, je me pardonne car je suis aussi humain.

Haine
par Vincent CALISTO - à ceux qui me haïssent, à moi-même
Cette animosité au sang noir et hostile, Qui naquît dans l’erreur de ces miasmes putrides, Rampe ici dans son marasme en terre stérile, Pour ne semer qu’une poignée de graines arides. Ce spectre fait au cœur de conflits et de peur, Hante voilé de mal de son vide poignard, Gardant des autres son hôte dans le brouillard, La lanterne brisée par sa vile torpeur. Cette nuée informe de cris semble vaine, Et l’écho de ses mots à l’effigie humaine, Forme de mille maux cet acide filet. Au tombeau de pénombre d’un fond de tiroir, Croule cette ombre sous le fardeau du miroir, Car de pardon je couvre un placide reflet.
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